ACTA UNIVERSITATIS LODZIENSIS
Folia Litteraria Romanica 18, 2023
https://doi.org/10.18778/1505-9065.18.14

Magdalena Lipińska* Orcid

Université de Łódź

Priamèles du Livre des Proverbes – analyse formelle, syntaxique, stylistique et pragmatique

RÉSUMÉ

Les priamèles du Livre des Proverbes forment un groupe spécial de parémies non seulement parmi les proverbes mais aussi parmi les priamèles. Elles ne constituent pas une collection homogène ce qui a été démontré par l’analyse formelle, stylistique, et pragmatique. Les priamèles, surtout numériques, à plusieurs éléments cités, ne sont pas des énoncés concis, avec une syntaxe simple, propre aux proverbes prototypiques. Ils se caractérisent par des schémas syntaxiques récurrents et une régularité concernant les éléments cités. La fonction poétique, qui est soulignée, s’exprime par plusieurs figures de style diverses et plus ou moins définitoires pour les priamèles. Le caractère non mécanique, indirect du message, découlant de la transgression fréquente des maximes de pertinence, de quantité et de modalité et de l’importance des contenus inférés, ainsi que de la marque expressive, donne l’impression d’une intimité entre l’émetteur et le récepteur des proverbes et augmente la force communicative des contenus parémiques. Les priamèles numériques doubles, développées et introuvables hors du Livre des Proverbes sont les plus spécifiques à cette source.

MOTS-CLÉS — priamèle, Livre des Proverbes, analyse formelle, syntaxique, stylistique et pragmatique

Priamels from The Book of Proverbs: A Formal, Syntactic, Stylistic and Pragmatic Analysis

SUMMARY

Priamels from The Book of Proverbs constitute a specific group of maxims not only among proverbs but also among priamels. They are not a homogenous set, as the formal, stylistic, and pragmatic analysis proved. Priamels, especially the numeric ones, with many cited elements, are not concise statements with simple syntax characteristic of prototypical proverbs. They are characterised by repetitive syntactic patterns with certain regularity referring to cited elements. The accentuated poetic function of the language is expressed by the presence of many diverse stylistic figures more or less defining for priamels. The non-mechanical character of the message stemming from the frequent violation of maxims of relevance, quantity, and manner – as well as from the importance of the inferred information and expressive markedness – makes the impression of the proximity between the sender and the receiver, and strengthens the power of communicating the maxims’ message. Extended priamels, which are doubly numeric, do not occur anywhere else but in The Book of Proverbs.

KEYWORDS — priamel, Book of Proverbs, formal, syntactic, stylistic and pragmatic analysis


Introduction

« Il y a trois choses qui font trembler la terre, même quatre qu’elle ne peut pas supporter : un esclave qui devint roi, un fou qui a de la nourriture à satiété, une femme détestée qui se marie et une servante qui dépossède sa maîtresse ». (30.18-21)[1]. Cette phrase appartenant au Livre des Proverbes est un exemple de parémie nommée priamèle chiffrée double, très caractéristique de ce recueil. Nous visons à préciser la place des priamèles dans le Livre des Proverbes et à indiquer les traits formels, syntaxiques, stylistiques et pragmatiques de celles-ci.

1. L’état des recherches

Cet article est une continuation de nos recherches sur les priamèles (Lipińska, 2006 et 2020) et, dernièrement, sur les priamèles du Livre des Proverbes (Lipińska, 2022a, 2022b).

« Le livre des Proverbes, dont le titre originaire était […] Míshlê Shĕlōmōh (Les proverbes de Salomon), est l’un des cinq livres sapientiaux de l’Ancien Testament, à côté du Livre de Job, de Qohélet (ou de l’Ecclésiaste), du Livre de Ben Sira et de la Sagesse de Salomon. Les débuts de la création de ces livres datent de l’époque perse, plus précisément du retour des Israélites de l’exil à Babylone au VIe siècle av. J.-C. A cette époque, des rapatriés tentaient de sauver l’essentiel du patrimoine religieux et littéraire d’Israël. Autour des années 400, le Pentateuque était déjà constitué dans la forme que nous lui connaissons (Gilbert, 2003 : 10). Le livre des Proverbes était attribué à Salomon, roi d’Israël dont le règne s’étend de 970 à 931 av. J.-C. et qui a succédé à son père, le roi David, fondateur de la lignée des rois de Juda. On sait pourtant que bien que beaucoup de ces phrases aient été rassemblées par les gens de la cour sur ordre de Salomon, un groupe considérable de parémies est d’origine étrangère, ce dont témoignent les titres de proverbes dans Le livre : Paroles d’Agur et Paroles du roi Lemuel. Agur i Lemuel appartenaient à la tribu Massa établie au nord-ouest de l’Arabie. Les biblistes s’accordent à dire qu’une grande partie du Livre des Proverbes provient des sources égyptiennes (dans les proverbes 22.17-23.14, on voit des analogies aux Sentences d’Aménémopé du XII av. J.Ch.), assyriennes (les Dires d’Ahiqar) et mésopotamiennes, antérieures à l’époque perse. Le terme hébreu (פתגם) Mahle (proverbe) a un sens différent de celui en usage dans la parémiologie moderne. Dans Le Livre des Proverbes, à côté des parémies peu nom­breuses comprises comme formes sentencieuses concises, généralement connues et appartenant à la langue courante, on trouve non seulement des proverbes simples à construction binaire, mais aussi des poèmes – formes sapientiales plus développées. Les proverbes numériques, c’est-à-dire les priamèles à plusieurs éléments cités, dans lesquelles le nombre de ceux-ci est précisé, constituent un groupe à part. « La priamèle est un type de proverbe dont le schéma formel spécifique est le suivant : les éléments cités (2 ou 3 ou 10…) + leur trait commun (une remarque qui s’applique à tous les éléments cités, laquelle peut les précéder ou les suivre) […] Les priamèles constituent l’un des plus anciens groupes de proverbes. […] D’après Frédéric-Guillaume Bergmann (1868 : 9-36), ce type de proverbe est apparu dans la poésie didactique de l’Inde ancienne aux environs de 1000 av. J.-C., dans les descriptions des fables, sous forme de résumé confirmant l’enseignement moral contenu dans ces paraboles. Il est possible que ces parémies soient passées, avec le bouddhisme, de la poésie sanskrite à la littérature chinoise et tibétaine. Les Hébreux les ont probablement adoptées des sources écrites babyloniennes car la Chaldée avait des relations commerciales et intellectuelles avec l’Inde. » (Lipińska, 2020 : 77). « Le terme priamèle vient du mot latin proeambula (pro- + ambulare – aller devant, précéder) désignant la partie la plus développée de ce type de proverbes, c’est-à-dire celle où il y a une juxtaposition d’objets, de traits, de phénomènes disparates et exprimés par des lexèmes simples ou des phrases complexes. Le terme proeambula a été propagé par les poètes allemands sous la forme Préaml, et après Priamel (Bergmann, 1868 : 28 ; Lipińska, 2007). Cette notion désignait une strophe dans la poésie lyrique-didactique, parfois triviale et banale, simple et ayant un caractère folklorique. Il faut la situer entre, d’un côté, le proverbe exprimant une vérité générale et abstraite, et d’un autre, la parabole – une forme poétique, épico-didactique, confirmant cette vérité par un exemple de la vie quotidienne. La priamèle contient, comme le proverbe et la sentence, une vérité générale, mais celle-ci est précédée ou suivie d’exemples plus ou moins nombreux qui l’illustrent » (Lipińska, 2020 : 81). Quelques-uns de ces proverbes, même aujourd’hui, appartiennent à la langue courante, p. ex. « Amour, gloire et beauté – des mots qui font rêver ». « Les enfants et les fous disent la vérité », ou sont communément connues en tant que sentences : « Deux choses sont infinies, l’univers et la bêtise humaine, mais pour l’univers je n’en ai pas la certitude absolue » (Einstein). Les priamèles chiffrées (numériques) étaient assez populaires, surtout autrefois, ce dont témoigne leur grand nombre dans les sources parémiographiques françaises[2]. » (Lipińska, 2022b : 156-158)

À notre connaissance, cette contribution et nos deux autres articles (Lipińska, 2022a et 2022b) sont les premiers travaux consacrés en entier aux priamèles du Livre des Proverbes.

2. La disposition des priamèles dans le Livre des Proverbes

Les exégètes sont d’accord pour distinguer trois recueils indépendants qui forment la structure basique du Livre des Proverbes. Ce sont les chapitres : 1-9 ; 10.1-22.16 ; 22.17-31.31. Le premier recueil, cohérent du point de vue littéraire et qui englobe les chapitres 1-9, est considéré comme le dernier chronologiquement. Les proverbes en question expliquent ce que c’est que la vraie sagesse. Le second, attribué à Salomon, contient les proverbes sur les bonnes et mauvaises manières de vivre. Le troisième, le plus diversifié se compose de : (22) Paroles des sages ; (24.23-34) Une seconde collection des Sages ; (25.1-29.27) Proverbes de Salomon rassemblés par l’entourage d’Ezéchias, le roi de Juda ; (30.1-14) Paroles d’Agur ; (30.15-33) Proverbes numériques ; (31.1-9) Paroles du roi Lemuel et (31.10-31) Une femme de valeur.

Dans le Livre des Proverbes, on trouve 21 priamèles diverses du point de vue formel. Dans la première collection, il n’y a qu’une priamèle : 6.16-17. Dans la seconde, on recense deux de ces parémies 10.26 et 17.3 appartenant à la Première collection des proverbes de Salomon. Les priamèles : 25.3, 25.18, 25.19, 25.20, 25.23, 26.1, 26.2, 26.3, 26.21, 27.15, 27.21 apparaissent dans la seconde collection des proverbes de Salomon. Les priamèles : 30.7-9, 30.15-16, 30.18-19, 30.21-23, 30.24-28, 30.29-31, 30.32-33 appartiennent à l’un des quatre suppléments, c’est-à-dire aux Proverbes numériques.

3. L’analyse formelle

Les conclusions de l’analyse formelle concernent la distinction des priamèles classiques et de leurs variantes – les parapriamèles, le nombre de priamèles synthétiques et analytiques ainsi que le nombre d’éléments cités. Les priamèles classiques sont un peu moins nombreuses que les parapriamèles. Il y en a 9. On y trouve un proverbe : (25.3) « Le ciel dans sa hauteur, la terre dans sa profondeur et le cœur des rois sont impénétrables » ; une priamèle avec un trait commun explicite : (27.15-16) « Une gouttière qui coule sans cesse un jour de pluie et une femme querelleuse se ressemblent : celui qui les retient retient du vent et sa main cherche à attraper de l’huile » ; et toutes les priamèles dites numériques (7). Parmi ces dernières, il n’y en a que deux qui sont numériques simples, c’est-à-dire celles qui contiennent un nombre unique d’éléments cités : (30.7-9) « J’implore de toi deux choses, ne les refuse pas avant que je meure : éloigne de moi mensonge et fausseté, ne me donne ni pauvreté ni richesse, laisse-moi goûter ma part de pain, de peur qu’étant comblé, je ne me détourne et ne dise : qui est Yahvé ? et qu’indigent je ne dérobe et ne m’en prenne au nom de mon Dieu » ; (30.24-28) « Il y a sur la terre quatre animaux petits, et cependant particulièrement sages : les fourmis, peuple sans force, qui préparent leur nourriture en été ; les damans, peuple sans puissance, qui font leur habitation dans les rochers ; les sauterelles, qui n’ont pas de roi mais sortent toujours en bon ordre ; le lézard, que tu peux attraper avec tes mains et qui se trouve dans les palais des rois ». Les plus caractéristiques des Proverbes bibliques, sont les priamèles numériques doubles, dans lesquelles les éléments cités sont annoncés par deux nombres, le deuxième étant d’un plus grand que le premier nombre. Il y a cinq priamèles de ce type, p. ex. : (30.18-19) « Il y a trois choses qui sont trop merveilleuses pour moi, même quatre que je ne parviens pas à connaître: la trace de l’aigle dans le ciel, la trace du serpent sur le rocher, la trace du bateau au milieu de la mer et la trace de l’homme chez la jeune fille » ; (6.16-19) « Il y a six choses que l’Éternel déteste, et même sept dont il a horreur : les yeux hautains, la langue menteuse, les mains qui versent le sang innocent, le cœur qui médite des projets injustes, les pieds qui se dépêchent de courir au mal, le faux témoin qui dit des mensonges et celui qui provoque des conflits entre frères ». Il n’y a que ce dernier proverbe qui appartienne à la première collection, toutes les autres priamèles numériques doubles se trouvent dans le troisième recueil : dans les Proverbes numériques. Les priamèles classiques restent en opposition aux parapriamèles, c’est-à-dire celles qui sont marquées formellement ou /et sémantiquement. Il y en a 12. On peut distinguer les types suivants de parapriamèles. Le premier est une priamèle à construction implicative explicite (p→q) : (30.32-33) « Si l’orgueil te pousse à des actes de folie et si tu as de mauvaises pensées, mets la main sur la bouche ! En effet, battre le lait produit du beurre, frapper le nez produit du sang et provoquer la colère produit des disputes ». Le deuxième groupe est celui des priamèles définitoires, qui ont la forme d’une définition (3), p. ex. : (25.18) « Une massue, une épée ou une flèche aiguë, voilà ce qu’est un homme qui porte un faux témoignage contre son prochain » ; (25.20) « Enlever un habit un jour de froid, verser du vinaigre sur du salpêtre, c’est entonner des chansons pour un cœur attristé ». On trouve aussi quatre priamèles analogiques : (10.26) « Ce que le vinaigre est pour les dents et la fumée pour les yeux, le paresseux l’est pour celui qui l’envoie » ; (26.1) « La gloire ne convient pas plus à un homme stupide que la neige en été ou la pluie pendant la moisson » ; (26.2) « De même que l’oiseau s’échappe, que l’hirondelle s’envole, de même maudire sans raison n’a pas d’effet » ; (26.21) « Il faut du charbon pour alimenter un brasier, du bois pour alimenter un feu, et un homme querelleur pour attiser une dispute »[3]. Dans la variante suivante de la priamèle, le trait commun reste sous-entendu : (26.3) « Le Fouet est pour le cheval, le mors pour l’âne et le bâton pour le dos des hommes stupides » [est ce qu’il faut]. Le dernier type de parapriamèles, ce sont des parémies avec le trait commun inséré à l’intérieur du premier élément cité. Il y en a trois : (27.21) « On juge la qualité de l’argent à l’aide du creuset et celle de l’or à l’aide du fourneau, mais celle d’un homme d’après le bien que les autres disent de lui » ; (17.3) « Le creuset est pour l’argent, et le fourneau pour l’or, mais celui qui met les cœurs à l’épreuve, c’est l’Éternel »[4] ; (25.23) « Le vent du nord amène la pluie, et la langue cachottière un visage irrité ». Il est facile d’observer que les deux premiers proverbes dont le trait commun n’est pas le même constituent des variantes de la même parémie. « On peut supposer que la protopriamèle avait un caractère synthétique, c’est-à-dire que le préambule développé était suivi d’un énoncé général résumant les syntagmes ou les phrases cités avant. Ce n’est qu’après que sont apparues les priamèles analytiques proprement dites dans lesquelles le trait commun précédait les éléments cités. » (Bergmann, 1868 : 28 ; Lipińska, 2020 : 81) Parmi les priamèles analysées, on trouve 9 priamèles synthétiques, c’est-à-dire qui commencent par le trait commun (10.26, 25.3, 25.18, 25.19, 25.20, 26.1, 26.2, 26.21, 27.15) et 7 priamèles analytiques (6.18, 30.15, 30.18, 30.21, 30.24, 30.29, 30.32.) Les priamèles numériques, doubles, les plus caractéristiques du Livre des Proverbes, sont toutes analytiques. Elles n’appartiennent donc pas au groupe le plus ancien de proverbes. Le nombre d’éléments cités est inversement proportionnel au nombre de parémies particulières dans le Livre des Proverbes. La plupart des parapriamèles possèdent deux ou trois éléments cités. Parmi les priamèles classiques numériques doubles, quatre se caractérisent par 3-4 éléments cités, et une priamèle numérique simple en a quatre. Il n’y a qu’une priamèle numérique double qui a 6-7 éléments cités (6.16-19). Elle appartient aux textes créés le plus tard. On peut donc admettre que dans les premières priamèles les éléments cités étaient moins développés.

4. L’étude syntaxique

L’analyse syntaxique vise à décrire les types de phrases : simples ou complexes, et les moules syntaxiques récurrents. On détermine aussi la nature syntaxique des éléments cités et des traits communs. Nous nous servons de la terminologie grammaticale et des classements de phrases qu’on trouve, entre autres, chez Maurice Grevisse dans son Bon usage (1980). Les priamèles du Livre des Proverbes sont des phrases complexes dans la majorité des cas. Il n’y a que 4 phrases simples très diversifiées du point de vue syntaxique. Nous y trouvons : une phrase simple, verbale, énonciative, affirmative, à présentatif ((25.20) « Enlever un habit un jour de froid, verser du vinaigre sur du salpêtre, c’est entonner des chansons pour un cœur attristé »), une phrase simple, énonciative, affirmative, à attribut du sujet ((25.3) « Le ciel dans sa hauteur, la terre dans sa profondeur et le cœur des rois sont impénétrables »), une phrase simple, verbale, énonciative, négative, transitive indirecte ((26.1.) « La gloire ne convient pas plus à un homme stupide que la neige en été ou la pluie pendant la moisson ») et une phrase simple, verbale, énonciative, affirmative, à construction impersonnelle ((26.21) « Il faut du charbon pour alimenter le brasier, du bois pour alimenter un feu et un homme querelleur pour attiser une dispute »). L’analyse syntaxique a permis d’identifier la construction syntaxique prototypique pour les priamèles chiffrées, doubles. Elles commencent par la principale avec le présentatif Il y a qui est suivie de deux subordonnées relatives. Ensuite viennent les traits communs juxtaposés plus ou moins développés, c’est-à-dire comportant des subordonnées relatives ou des syntagmes nominaux, p. ex. (30.18-19) « Il y a trois choses qui sont trop merveilleuses pour moi, même quatre que je ne parviens pas à connaître: la trace de l’aigle dans le ciel, la trace du serpent sur le rocher, la trace du bateau au milieu de la mer et la trace de l’homme chez la jeune fille », (30.29-31) « Il y en a trois qui ont une belle allure, même quatre qui ont une belle démarche: le lion, le plus puissant des animaux, qui ne recule devant personne, le cheval tout équipé, ou encore le bouc, et le roi à qui personne ne résiste » ; (6.16-19) « Il y a six choses que l’Éternel déteste, et même sept dont il a horreur : les yeux hautains, la langue menteuse, les mains qui versent le sang innocent, le cœur qui médite des projets injustes, les pieds qui se dépêchent de courir au mal, le faux témoin qui dit des mensonges et celui qui provoque des conflits entre frères » ; (30.18-21) « Il y a trois choses qui font trembler la terre, même quatre qu’elle ne peut pas supporter : un esclave qui devint roi, un fou qui a de la nourriture à satiété, une femme détestée qui se marie et une servante qui dépossède sa maîtresse ». Cette construction connaît des variantes simplifiées : p. ex. sans le présentatif : (30.15-16) « Trois choses sont insatiables, quatre ne disent jamais « Assez » : le séjour des morts, la femme stérile, la terre qui n’est pas saturée d’eau, et le feu qui ne dit jamais « Assez » » ou une priamèle chiffrée simple : (30.24-29) « Il y a sur la terre quatre animaux petits, et cependant particulièrement sages : les fourmis, peuple sans force, qui préparent leur nourriture en été, les damans, peuple sans puissance, qui font leur habitation dans les rochers ; les sauterelles qui n’ont pas de roi mais sortent toutes en bon ordre ; le lézard, que tu peux attraper avec tes mains et qui se trouve dans les palais des rois ». Un autre groupe qui se distingue par sa syntaxe, ce sont des parapriamèles définitoires avec une mise en relief par le présentatif voilà ou c’est suivi de la subordonnée introduite par ce que : « Une massue, une épée ou une flèche aiguë, voilà ce qu’est un homme qui porte un faux témoignage contre son prochain » ; (25.19) « Une dent prête à se casser et un pied branlant, voilà ce qu’est, le jour de la détresse, la confiance placée dans un traître » ; (25.12) « Un anneau en or, un collier en or fin, voilà ce qu’est le reproche d’un sage pour l’oreille qui sait écouter » ; (25.20) « Enlever un habit un jour de froid, verser du vinaigre sur du salpêtre, c’est entonner des chansons pour un cœur attristé ». Les éléments cités représentent en général les mêmes fonctions essentielles mais leur schéma des fonctions accessoires n’est pas forcément le même, p. ex. cela peut être les sujets ((25.20) « Enlever un habit un jour de froid, verser du vinaigre sur du salpêtre, c’est entonner des chansons pour un cœur attristé » ; (25.3) « Le ciel dans sa hauteur, la terre dans sa profondeur et le cœur des rois sont impénétrables »)) ou les compléments du présentatif ((30.18-19) « Il y a trois choses qui sont trop merveilleuses pour moi, même quatre que je ne parviens pas à connaître: la trace de l’aigle dans le ciel, la trace du serpent sur le rocher, la trace du bateau au milieu de la mer et la trace de l’homme chez la jeune fille »). La nature syntaxique des traits communs est beaucoup plus diversifiée. Dans le premier moule syntaxique identifié, c’est-à-dire celui des priamèles doubles, le trait commun est une principale avec deux subordonnées relatives en fonction de sujet réel (30.29-31) « Il y en a trois qui ont une belle allure, même quatre qui ont une belle démarche : le lion, le plus puissant des animaux, qui ne recule devant personne, le cheval tout équipé, ou encore le bouc, et le roi à qui personne ne résiste ». Dans le deuxième moule, celui avec la mise en relief par le présentatif voilà ou c’est, le trait commun est le présentatif avec son complément ((25.20) « Enlever un habit un jour de froid, verser du vinaigre sur du salpêtre, c’est entonner des chansons pour un cœur attristé ») mais il peut se composer du verbe avec un attribut du sujet ((25.3) « Le ciel dans sa hauteur, la terre dans sa profondeur et le cœur des rois sont impénétrables ») ou d’un sujet et d’un verbe avec son COD ((27.21 : « On juge la qualité de l’argent à l’aide du creuset et celle de l’or à l’aide du fourneau mais celle de l’homme d’après le bien que les autres disent de lui ») ou bien p.ex. d’un sujet apparent avec un verbe impersonnel ((26.21) « Il faut du charbon pour alimenter le brasier, du bois pour alimenter un feu et un homme querelleur pour attiser une dispute »).

5. L’esquisse stylistique

Les remarques stylistiques concernent les figures de style dans trois unités : dans la priamèle entière, dans les éléments cités et dans le trait commun. L’analyse vise aussi à établir le caractère prépondérant de ces phrases : est-il neutre ou bien marqué expressivement, poétique, iconique ? Autrement dit, est-ce que la novitas des priamèles, leur originalité – l’un des deux traits définitoires des proverbes, formulés par Érasme de Rotterdam en 1500 dans Adagiorum collectanea (à côté de la celebritas, ou leur caractère courant), se rapporte uniquement au niveau du contenu ou est-ce qu’il concerne peut-être aussi la forme du message ?

« Anton Fridrichsen décrit la priamèle comme une figure rhétorique d’origine populaire (Fridrichsen, 1940 : 9). D’après cet auteur de l’article « La priamèle dans l’enseignement de Jésus » (Fridrichsen, 1940), la priamèle « se constitue par l’accumulation de faits, plus ou moins nombreux, qui sont énumérés pour préparer l’introduction de la thèse finale en excitant la fantaisie et la curiosité ou en créant un arrière-plan, sur lequel la thèse finale ressort par contraste ou par analogie » (Fridrichsen, 1940 : 9). L’optique en question met en relief la marque stylistique inhérente à ces énoncés » (Lipińska, 2020 : 114).

A part la figure de style définitoire et découlant de la nature de ces phrases, on observe plusieurs autres moyens stylistiques. Dans les parapriamèles analogiques, on trouve des comparaisons, qui concernent le proverbe entier, et une analogie : (10.26) « Ce que le vinaigre est pour les dents et la fumée pour les yeux, le paresseux l’est pour celui qui l’envoie » ; (26.1) « La gloire ne convient pas plus à un homme stupide que la neige en été ou la pluie pendant la moisson » ; (26.2) « De même que l’oiseau s’échappe, que l’hirondelle s’envole, de même maudire sans raison n’a pas d’effet. ». La figure typique des priamèles définitoires, c’est la métaphore in praesentia qui englobe aussi le proverbe entier : (25.18) « Une massue, une épée ou une flèche aiguë, voilà ce qu’est un homme qui porte un faux témoignage contre son prochain » ; (25.19) « Une dent prête à se casser et un pied branlant, voilà ce qu’est, le jour de la détresse, la confiance placée dans un traître ». Les éléments cités sont marqués souvent par le parallélisme syntaxique, et plus précisément par l’hypozeuxe[5] qui dans les priamèles analogiques s’étend sur le trait commun : (25.3) « Le ciel dans sa hauteur, la terre dans sa profondeur et le cœur des rois sont impénétrables » ; (30.18-19) « Il y a trois choses qui sont trop merveilleuses pour moi, même quatre que je ne parviens pas à connaître : la trace de l’aigle dans le ciel, la trace du serpent sur le rocher, la trace du bateau au milieu de la mer et la trace de l’homme chez la jeune fille » ; (10.26) « Ce que le vinaigre est pour les dents et la fumée pour les yeux, le paresseux l’est pour celui qui l’envoie ». A part cela, on observe : des tropes simples, tels que la synecdoque pars pro toto (les yeux hautains, la langue menteuse, les mains qui versent le sang innocent – 6.16-19) ; la métonymie (du principe physique pour les fonctions psychologiques qui en découlent), p. ex. le cœur des rois (25.3), la métaphore in absentia : le feu qui ne dit jamais « Assez » (30.15-16). La figure définitoire pour les priamèles à plusieurs éléments cités, c’est l’accumulation[6]. Le trait commun qui constitue la pointe de la phrase, donc la partie la plus originale du point de vue du contenu, est plus court que les éléments cités, et est moins marqué que ceux-ci par des figures rhétoriques, quoique dans cette partie de la priamèle apparaissent aussi : des métonymies (du principe physique pour les fonctions psychologiques qui en découlent), p.ex. un cœur attristé (25.20), des métaphores in absentia, p.ex. […] la terre [qui] ne peut pas supporter […] (30.21-23), un trope complexe comme l’hyperbole : retient du vent (27.15) ou le parallélisme syntaxique (l’hypozeuxe) : 30.29-31 « (Il y en a) trois qui ont une belle allure, (même) quatre qui ont une belle démarche ». L’analyse stylistique des priamèles a démontré une forte marque expressive de ces phrases et la mise en relief de la novitas découlant de la présence de figures de style dans chacune des unités praméliennes distinguées. Plusieurs moyens rhétoriques sont définitoires pour les types particuliers de priamèles et pour la priamèle en tant que telle. On a noté aussi bien des figures de construction que des tropes qui contribuent au caractère iconique et poétique indubitables de ces parémies.

6. Les conclusions pragmalinguistiques

Les priamèles ont été aussi examinées au moyen d’instruments relevant de la pragmalinguistique, c’est-à-dire : la caractéristique de l’émetteur et du récepteur du message parémique, les types d’actes de langage (selon John Searle, 1969), le rôle des implications et des présuppositions ainsi que le respect ou la transgression des maximes conversationnelles (distinguées par Paul Grice, 1977). L’auteur des priamèles est un homme anonyme, mûr, marié, qui a de l’expérience et qui est un bon observateur : (27.15) « Une gouttière qui coule sans cesse un jour de pluie et une femme querelleuse se ressemblent : celui qui les retient retient du vent et sa main cherche à attraper de l’huile » Il connaît très bien la nature humaine, les phénomènes de la nature et les relations entre les gens : (26.1) « La gloire ne convient pas plus à un homme stupide que la neige en été ou la pluie pendant la moisson » Il s’adresse plutôt aux hommes qu’aux femmes. On y trouve des remarques misogynes : (30.15-16) « Trois choses sont insatiables, quatre ne disent jamais « Assez » : le séjour des morts, la femme stérile, la terre qui n’est pas saturée d’eau, et le feu qui ne dit jamais « Assez ». L’auteur est une personne croyante (« J’implore de toi deux choses, ne les refuse pas avant que je meure : éloigne de moi mensonge et fausseté, ne me donne ni pauvreté ni richesse, laisse-moi goûter ma part de pain, de peur qu’étant comblé, je ne me détourne et ne dise : qui est Yahvé ? et qu’indigent je ne dérobe et ne m’en prenne au nom de mon Dieu » (30.7-9)) qui approuve l’ordre social traditionnel et féodal ((30.29-31) « Il y en a trois qui ont une belle allure, même quatre qui ont une belle démarche : le lion, le plus puissant des animaux, qui ne recule devant personne, le cheval tout équipé, ou encore le bouc, et le roi à qui personne ne résiste »). Les priamèles du Livre des Proverbes appartiennent à des actes de langage divers. Ce qui prévaut, ce sont les actes obligatoires-directifs (9 proverbes) : la persuasion ou la dissuasion d’un comportement, p. ex. 6.16-19 et un avertissement, p.ex. 25.20, 30.21-23. Autrement dit, les parémies en question expriment surtout des normes actives (Lipińska, 2004 : 16). Moins nombreux sont les actes informatifs-assertifs, reflétant des normes passives (7 parémies), p. ex. 17.3, 26.1, et les actes constitutifs-expressifs qui ou bien stigmatisent un comportement mauvais (25.18, 25.19), ou constituent l’éloge de la sagesse de la nature (des animaux) (30.24-28, 30.29-31) se sont avérés les moins nombreux (4 priamèles). Dans certains cas, la force illocutoire est équivoque, c’est-à-dire que le proverbe peut être interprété, entre autres, comme la constatation d’un état de choses ou comme un avertissement, p.ex. contre les gens querelleurs (26.21). Les contenus inférés jouent un rôle important, p.ex. grâce à une présupposition culturelle, on sait que le message se rapporte à Yahvé (6.16-19 ; 17.3). De même, pour interpréter la priamèle 30.21-23, il est indispensable de connaître une présupposition culturelle concernant l’ordre établi dans la société hiérarchisée (l’esclave, la servante, la maîtresse, le roi). Dans les autres, il s’agit des particularités du climat (la neige en été) ou bien des exigences habituelles à caractère agronomique (la pluie pendant la moisson) (26.1). Les implications sont responsables de l’identification du message le plus important des proverbes. Celui-ci contient une caractéristique des gens, laquelle se trouve d’habitude dans le dernier élément cité ou la description de phénomènes sociaux intemporels, p.ex. : un homme stupide ne sera pas célèbre et s’il l’est, cela se terminera mal pour lui (26.1) ; il vaut mieux ne pas réagir à une malédiction sans raison (26.2) ; le mari malgré sa volonté de changer le mauvais caractère de sa femme n’atteindra pas ce but. (27.15). Le contenu des priamèles implique certaines informations au sujet de leurs auteurs. Ils sont pleins d’admiration pour la nature, par exemple pour les animaux, mais surtout pour l’homme bien qu’ils se rendent compte de ses vices. (30.24-28, 30.29-31). Dans les proverbes 30.18-19 et 30.29-31, ce qui est curieux, c’est que la juxtaposition des animaux avec une personne n’a pas de caractère dépréciatif, au contraire, elle est un moyen de glorifier les hommes. Dans la priamèle 30.18-21, on trouve une implication claire liée à l’auteur des parémies (« Il y a trois choses qui sont trop merveilleuses pour moi … »). C’est aussi le seul proverbe qui soit marqué par une actualisation, ce qui le rapproche de la forme typique de la sentence. Le message pramélien n’a pas de caractère mécanique, direct. De par sa définition, il transgresse les maximes de quantité et de pertinence. Les parémies figurées ne respectent pas non plus la maxime de modalité. La pluralité des éléments cités, surtout dans les priamèles numériques, définie du point de vue rhétorique comme accumulation, provoque une redondance sémantique. Elle est double dans le proverbe 30.15-16 « Trois choses sont insatiables, quatre ne disent jamais « Assez » : le séjour des morts, la femme stérile, la terre qui n’est pas saturée d’eau, et le feu qui ne dit jamais « Assez » », où on répète deux fois la séquence « ne disent jamais « Assez » » / « ne dit jamais « Assez », ce qui reste en opposition avec un des traits définitoires des proverbes, c’est-à-dire la concision. La diversité définitoire des éléments cités, le changement d’un aspect de la réalité en un autre, donne l’impression d’un énoncé apparemment incohérent qui, par conséquent, transgresse la maxime de pertinence. La violation de la maxime de modalité par les priamèles découle du style poétique imprégné des figures de style différentes qui ornent le message.

Conclusion

Les priamèles du Livre des Proverbes constituent une collection spéciale de parémies non seulement parmi les proverbes mais aussi parmi les priamèles. Contrairement aux proverbes prototypiques et à d’autres priamèles relevant de la langue courante, on ne peut pas les trouver dans les dictionnaires, donc la celebritas n’est pas leur trait définitoire. Les priamèles du Livre des Proverbes ne forment pas un groupe homogène, ce qui a été démontré par l’analyse formelle, syntaxique, stylistique et pragmatique. Les proverbes, surtout numériques à plusieurs éléments ne peuvent pas être considérés comme des énoncés concis, marqués par une syntaxe simple, propre aux proverbes prototypiques. En revanche, l’originalité est accentuée dans les priamèles bibliques aussi bien par leur contenu que par leur forme linguistique. Le contenu est original et important car ces phrases relèvent de la littérature sapientiale. Plusieurs figures de style diverses et plus ou moins définitoires pour les priamèles font que la fonction poétique est mise en valeur. Les parémies analysées ne laissent pas le récepteur indifférent. Le caractère non mécanique, indirect du message, découlant de la transgression fréquente des maximes de modalité, de quantité et de pertinence, l’importance des contenus inférés, ainsi que la marque expressive augmentent la force communicative des contenus parémiques. Nous avons aussi démontré qu’il était possible d’indiquer un type syntaxique général des priamèles bibliques ainsi que des schémas syntaxiques récurrents, et une régularité concernant les éléments cités. En revanche le trait commun reste un élément qui ne se laisse pas définir syntaxiquement d’une façon générale. Les priamèles numériques doubles, développées et introuvables hors du Livre des Proverbes sont les plus spécifiques à cette source.



*Magdalena Lipińska – professeure à l’Université de Łódź où elle travaille à l’Institut d’Études Romanes. Elle est auteure de 4 monographies (la dernière : Le comique de phrases autonymiques polonaises et françaises. Analyse sémantique, stylistique et pragmatique (2020)) et de plusieurs articles dans des domaines tels que la parémiologie, la sémantique, les études contrastives franco-polonaises. Elle participe aux travaux de la Section Phraséologique de l’Académie Polonaise des Sciences. magdalena.lipinska@uni.lodz.pl


Bibliographie

BERGMANN, Frédéric-Guillaume (1868), La priamèle dans les différentes littératures anciennes et modernes. Extrait de la Revue d’Alsace, Colmar, Strasbourg, Imprimerie et lithographie de Camille Decker

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GILBERT, Maurice (2003), Les cinq livres des Sages, Paris, Les Éditions du Cerf

GREVISSE, Maurice (1980), Le bon usage, Paris-Gembloux, Duculot,

GRICE, Paul (1977), « Logika i konwersacja » (tłum. Jadwiga Wajszczuk), Przegląd Humanistyczny, no 6, p. 85-99

LIPIŃSKA, Magdalena (2004), L’équivalence des proverbes polonais et des proverbes français, Łódź, Wydawnictwo Uniwersytetu Łódzkiego

LIPIŃSKA, Magdalena (2006), Essais sur les priamèles polonaises, Łódź, Wydawnictwo Uniwersytetu Łódzkiego

LIPIŃSKA, Magdalena (2020), Le comique de phrases autonymiques polonaises et françaises. Analyse sémantique, stylistique et pragmatique, Łódź, Wydawnictwo Uniwersytetu Łódzkiego

LIPIŃSKA, Magdalena (2022a), « Priamele biblijne z Księgi Przysłów – analiza formalna, stylistyczna i pragmatyczna », in Aktuelle Trends in der phraseologischen und parömiologischen Forschung weltweit, (A. Gondek, A. Jurasz, M. Kałasznik, J. Szczęk éds), vol. II, Studia Phraseologica et Paroemiologica, Band 8, Hamburg, Verlag Dr. Kovač, p. 101-112

LIPIŃSKA, Magdalena (2022b), « Le trésor des priamèles bibliques du Livre des Proverbes – analyse sémantique », in L’art de vivre, de survivre, de revivre. Approches linguistiques. Le 50e anniversaire des études romanes à l’Université de Łódź, (M. Lipińska, M. Szeflińska-Baran éds), Łódź, Wydawnictwo Uniwersytetu Łódzkiego, p. 155-165

RICALENS-POURCHOT, Nicole (1998), Lexique des figures de style, Paris, Armand Colin

SEARLE, John Rogers (1969), Speech acts: an essay in the philosophy of language, London, Cambridge University Press

Le parallélisme – Figure de style [définition et exemples] https://lalanguefrancaise.com, consulté le 24 novembre 2021


Notes de bas de page

  1. Tous les exemples de priamèles proviennent de Gilbert, Maurice. (2003). Les cinq livres des Sages. Paris : Les Éditions du Cerf.
  2. Voilà quelques exemples de priamèles françaises chiffrées : « Cinq choses sont contre nature: belle femme sans amour, ville marchande sans larrons, jeunes enfants sans gaillardise, greniers sans rats et chiens sans puces » ; « Deux beaux jours pour l’homme sur terre: quand il prend femme et qu’il l’enterre » ; « Quand la femme est malade il y a deux peurs dans la maison: qu’elle meure et qu’elle en réchappe » ; « De cinq choses Dieu nous garde: de salaison sans moutarde, de chambrière qui se farde, d’un valet qui se regarde, d’un pauvre repas qui tarde et d’un coup de hallebarde ».
  3. La structure analogique de ce proverbe est plus visible dans la traduction polonaise : Czym węgiel dla żaru, a drwa dla ognia, tym człowiek kłótliwy dla wzniecania sporu.
  4. La structure en question est plus explicite dans la traduction polonaise : Srebro oczyszcza się w tyglu, złoto w piecu, a serce PAN poddaje próbie.
  5. « […] l’hypozeuxe, qui est une figure se caractérisant par la répétition d’éléments grammaticalement identiques ». Le parallélisme – Figure de style [définition et exemples] (lalanguefrancaise.com) – 24/11/2021).
  6. « Accumulation – […] alignement de plusieurs termes, de même nature et de même fonction où le choix d’un mot n’annule pas les mots précédents » Ricalens-Pourchot N. (1998 : 4).

COPE

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Received: 17.08.2022. Accepted: 11.10.2022.